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Apprendre avec les pédagogies actives
Les pédagogies actives regroupent un ensemble de méthodes qui ont un point commun : le fait d’apprendre en faisant. « La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle » (Invariant pédagogique n° 11). C’est une approche constructiviste, qui se rapproche de la théorie de l’apprentissage conceptualisée par Piaget dès 1923 selon laquelle l’activité du sujet est indispensable pour se construire une représentation de la réalité qui l’entoure (Puaud, 2018). Dans un article intitulé « Qu’est-ce que la pédagogie active ? » (s.d.) l’auteur explique que si l’on reprend le triangle de Houssaye, la pédagogie active s’interroge davantage sur la relation entre l’élève et le savoir. En plus des questions didactiques qui incombent à l’enseignant, ce dernier doit tenir compte et anticiper les stratégies de l’élève (comment apprend-il ?) et sa relation directe avec lui comment le former ?). Il s’agit pour l’enseignant de réfléchir son cours dans les termes d’une situation dans laquelle l’élève mobilise l’ensemble des ressources disponibles : ressources internes (ses connaissances, ses capacités) et ressources externes (le cours de l’enseignant, ressources bibliographiques, web,…). Le mot d’ordre est pour l’apprenant d’être « en activité ».
Ces méthodes amènent un apprentissage en profondeur : autoréflexion, analyse, pensée critique, argumentation. Elles permettent de favoriser le développement de compétences transversales (savoir-faire, savoir-être), apprentissages qui peuvent être transférables à des situations nouvelles ; les apprentissages sont plus durables et sollicitent moins la mémoire à court terme. Elles permettent d’augmenter le niveau de motivation, d’intérêt et d’engagement de l’apprenant pour les tâches qui lui sont proposées. En cas de travaux de groupe, elles augmentent la cohésion du groupe, le sentiment d’appartenance et la collaboration. Elles permettent aussi plus d’interactions avec l’enseignant, qui accompagne et peut proposer une rétroaction immédiate en cas de difficultés (Puaud 2018) .
Les freins de ce type de méthodes sont les suivants. Elles sont chronophages, et nécessitent de réduire la quantité d’information assimilée (mais on gagne en qualité d’apprentissage). La place du formateur est plus difficile à trouver : il doit encadrer sans tout diriger, ne pas être au centre mais ne pas abandonner les apprenants à eux-mêmes. Ce type de méthodes peut provoquer une surcharge cognitive : dans ce cas, les apprenants peuvent se sentir dépassés et perdus ; il faut alors que le formateur les guide davantage. Les résistances côté participants peuvent être fortes. Elles demandent à la fois rigueur dans la conception et l’organisation des activités et souplesse pour pouvoir s’adapter aux réactions des apprenants (Puaud 2018).
sources :
Puaud, M. (2018) « Pédagogies actives : mode d’emploi ». Bulletin des bibliothèques de France (BBF),
n° 16, p. 16-21. Disponible en ligne : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2018-16-0016-002>. ISSN
1292-8399
Qu’est-ce que la pédagogie active ? (s.d.) Consulté sur
https://pedagotheque.enpc.fr/2016/05/04/quest-ce-que-la-pedagogie-active/
source image : Pixabay